Au sujet des révolutions

13-02-2011 à 18:30:51
La révolution en douceur

J'avais écrit à mes connaissances et amis dans mes voeux de nouvel an, "que l'année 2011 soit pour vous une année d'altruisme et de compassion". Il se trouve que finalement ce sera plutôt une année de révolutions .
Mais pas aussi dure que ce mot prête à penser car jusqu'à présent elle se font toutes dans une relative douceur, avec un nombre de victimes plutôt réduit par rapport aux résultats obtenus. La justice peut donc être obtenue autrement que par la violence.
Il est intéressant de noter que l'outil internet avec ses forums de discussion et le célèbre facebook permet de passer au delà de la propagande étatique et de son contrôle de l'image en diffusant des témoignages, pris par le peuple de leurs téléphones portables, de la réalité sur le terrain. La réalité peut ainsi être diffusée et la révolution peut se faire via internet comme je l'écrivais d'ailleurs dans mon bouquin "Enquêtes sur le sens de la vie" très peu de temps avant les événements auxquels on assiste. Premiers d'une série qui devrait amener la chute de la plupart des dictatures de ce monde.
En effet, faire tomber des Raïs après des 24 et 30 ans de règne sans passer par les armes, sans un bain de sang de répression est une chose plutôt surprenante à laquelle personne n'aurait pu s'attendre. Et je suis heureux de voir que mes amis musulmans montrent l'exemple en évoluant tous vers le chemin de la démocratie, en douceur.

La démocratie est il d'ailleurs le modèle parfait, le but à atteindre ?
Certes il n'existe pas de modèle parfait et l'on peut se demander si quelque part la démocratie ne serait pas la dictature d'une majorité contre les minorités ?
Argument auquel on peut rétorquer que cette majorité peut être renversée à terme et que la démocratie est, du moins en théorie, le pouvoir du peuple par le peuple, pour le peuple. Jusqu'à présent toute tentative d'autres systèmes oligarchiques ont échoué.
Et lorsque les systèmes dits républicains échouent c'est le plus souvent justement parce qu'ils ne le sont plus, ayant été confisqué au nom de la défense de la liberté en danger, par un militaire qui s'installe pour une vingtaine d'années et s'auto plébiscite en truquant les élections. Lorsque la république et la démocratie échoue ou balbutie, ce peut être également par lassitude parce que l'alternance permanente entre deux partis qui ne s'opposent que par leur nom et qui n'ont jamais les moyens matériels de tenir les promesses faites pendant les élections n'intéressent plus personne.
Du coup, en Europe par exemple, les gens vont de moins en moins voter. Ce qui est dommage car dans ces pays la démocratie s'est obtenue, il n'y a pas si longtemps par beaucoup de sang versé. Certains mouvements de pays Européens regrettent même l'absence d'une monarchie constitutionnelle au lieu d'une république, car cela assurait une continuité en douceur, une valeur à laquelle s'attacher. Car quelque part, un président élu a quasiment la même fonction et finit du reste par adopter les mêmes comportements qu'un souverain .
Il demeure d'ailleurs en Europe un grand nombre de "royaumes républicains" comme la grande Bretagne , l'Espagne, le Danemark, la Belgique, les Pays bas, la Suède , la Norvège et autres plus petits états. L'attachement des peuples à leurs souverains s'explique entre autre par le fait que l'alternance perpétuelle de présidents qui ne restent que deux mandats maximum , soit en général une dizaine d'années, a quelque chose de frustrant car n'assure pas une continuité multi générationnelle.
Le Maroc où je vis, grâce à sa monarchie constitutionnelle dotée d'un parlement élu demeure ainsi en phase avec notre temps. Reste à y accroître les espaces de liberté et combattre la pauvreté et les inégalités. Ce que le souverain fait doucement mais sûrement. Car la démocratie ne peut s'installer , ni encore moins s'imposer et ne peut être que la résultante de ce à quoi aspire profondément tout un peuple. Ce qui nous parait évident n'est pas forcément le cas dans les pays musulmans qui préfèrent souvent la sécurité d'un état fort dans un monde plus religieux que laïque, conformément aux traditions.